Présentée 28 fois au Cabaret de la Dernière Chance durant l’été 1988, la pièce Les Zombres de la Zone Z donne le ton des futures créations de la troupe Les Zybrides. Cette œuvre engagée, “raconte l’histoire du monde en général et en particulier ; et en particulier l’histoire du monde en général”. Fresque comique, elle porte une réflexion sur l’homme dans son environnement, sur l’homme et son évolution.

La première pièce de la troupe Les Zybrides 

Formée depuis à peine quelques mois, la troupe Les Zybrides est le prolongement du Théâtre de Coppe fondé en 1977. Pour la première pièce du groupe, les comédiennes reprennent le canevas d’une pièce qu’elles avaient écrite quelques années auparavant, La Grande Cadence, et la retravaillent pour en faire un spectacle totalement nouveau. Reprenant la thématique environnementale, Les Zombres de la Zone Z traduit bien la politique artistique du groupe : création collective, théâtre engagé et théâtre social. D’ailleurs, avec cette pièce, la troupe cherche à rejoindre un nouveau public : le public scolaire. Ainsi, deux versions de la pièce seront créées : une pour le primaire et une pour le secondaire. Des activités pour les enfants seront également suggérées aux professeur·es pour sensibiliser les élèves à certaines thématiques abordées pendant la pièce.

Deux parties, deux réalités 

Les Zombres de la Zone Z est une pièce construite en deux parties bien distinctes qui veut amener à une prise de conscience collective sur la nécessité de la protection de l’environnement. Teintée d’une bonne dose d’humour et appuyée par le jeu clownesque des comédiennes, la pièce est davantage satirique que moralisatrice car comme le disait Nicole Perron “nous sommes tous fautifs”.

 

 

La première partie raconte l’histoire du monde, de la création de l’univers à l’avènement de la société de consommation. Avec un exposé scientifique, le plus vulgarisé possible, les comédiennes racontent l’histoire du monde en texte, en musique, en chanson et en danse. D’abord, on découvre les dinosaures et leur disparition puis on poursuit la marche à travers le temps. On survole les civilisations antiques et l’ère chrétienne avant d’entamer l’escalade du progrès, de l’imprimerie de Gutenberg à la conquête de l’espace.

La seconde partie aborde pour la première fois “La Zone Z”. La Zone Z, c’est beaucoup de choses. C’est l’usine dans laquelle travaillent Véga, Jérusalem, Marie-Jaune, Kiki et Loulon et qui fabrique de la gomme balloune mais c’est aussi l’époque actuelle, la pollution, la guerre, les problèmes sociaux, le quotidien, etc. Tout le monde travaille à la chaîne en répétant les mêmes gestes, inlassablement. Pour donner un peu de répit à ses collègues, Loulon utilise ses pouvoirs magiques pour transporter les personnages dans leurs rêves. Mais entre ces escapades et ces plaisanteries, la routine reprend. La machine tourne toujours, de plus en plus vite, de plus en plus bruyante et fait de plus en plus de boucane. 

Loulon essaie de convaincre ses compagnes que cette vie n’a pas de sens, les porte à réfléchir sur leur réalité mais personne ne l’écoute, car il faut bien gagner sa vie, disent-elles. Exaspérée, Loulon détraque la machine et fait de ses collègues des êtres hybrides. La chanson finale dit :

 

Je suis un être libre

Je suis un être hybride

Survivant du néant

Je suis un mutant

Plutôt que de changer la terre

Et de craindre toujours la misère

J’ai changé mon coeur, j’ai changé mon esprit

J’ai changé le moteur de mon anatomie

Intégration des technologies numériques à l’art vivant

Précurseures du virage que prendra, presque 25 ans plus tard, le Petit Théâtre du Vieux Noranda, Les Zybrides font appel à l’audio-visuel pour illustrer et imager leur pièce. La première partie, l’histoire de l’humanité, défile telle une bande dessinée grâce à trois projecteurs qui projettent des diapositives sur des écrans géants qui tantôt amplifient les mouvements, tantôt créent une atmosphère propice à l’action. Dans la deuxième partie, le·la spectateur·rice est immergé·e dans un décor d’usine fait de tuyaux de plastique noir. 

Appuyée par des diapositives, de la musique, des chansons et de la danse, cette œuvre réussit l’heureux mariage de plusieurs disciplines de la scène. D’ailleurs, le public a particulièrement apprécié ces trouvailles originales de mise en scène qui exploitent à merveille l’originalité de cette création collective.

 

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LisePichette_LesZombresDeLaZone_LesZybrides_1988_Crédit:FrançoisRuph

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Les Zombres de la Zone Z

Auteur : création collective, Les Zybrides

Production : Les Zybrides

Première représentation connue : 29 juin au 3 septembre 1988

Lieu : Cabaret de la dernière chance 

Équipe de conception

Mise en scène : Sylvie Germain

Assistance à la mise en scène : Martha Saens de la Calzada 

Conception des décors : Sylvie Valcourt 

Technicien aux décors : Guy Dallaire 

Conception et confection des costumes : Nicole Labrie 

Recherche visuelle : Sylvia Poirier 

Soutien à l’écriture : Jocelyne Corbeil 

Atelier rythmique (tuyau) : Guy Laramé

Conception des éclairages : Alain Chénier 

Technicien de son et éclairage : André Marcoux

Agent de publicité : Marcel-Yves Bégin 

Relation publique : Madeleine Perron

Conception et réalisation graphique : Com-Concept

Interprétation

Rachel Lortie

Anne-Marie Perron

Nicole Perron

Barbara Poirier

Lise Pichette


Sources

BAnQ Rouyn-Noranda, P265, fonds de la troupe de théâtre “Les Zybrides”

Crédits photo

François Ruph, BAnQ, Rouyn-Noranda, fonds de la troupe de théâtre « Les Zybrides » (P265)