Depuis maintenant un an, et pour célébrer notre vingtième anniversaire, l’équipe du Petit Théâtre du Vieux Noranda a effectué un important travail de recherche dans ses archives pour mettre en lumière l’histoire, peu commune, du Petit Théâtre. Tout au long de l’année, nous avons partagé des articles commémorant les différentes pièces et spectacles créés par les troupes à l’origine de Petit Théâtre tel qu’on le connaît aujourd’hui. Ces recherches nous ont permis d’en apprendre davantage sur nos racines et sur les personnes qui nous ont précédées et de partager ces trouvailles à notre communauté. À l’aube de nos vingt-et-un ans, la série “20 ans plus créatifs que jamais” prend fin avec un dernier article qui présente les autres pièces produites par le Théâtre de Coppe ou les Zybrides mais pour lesquelles nous n’avons que peu d’informations. Voici une petite présentation de ces créations :

V’nez nous voir avant qu’on y aille  – 1978

Premier spectacle du Théâtre de Coppe, il a été présenté au Caféchanthé et comportait trois volets :

– deux monologues de Jeanne-Mance Delisle, Geneviève et Martha, interprétés par Marie-Ève Doré,

– une lecture par Huguette Néron et Monique Lussier de textes du livre : Nouvelles lettres portugaises de Marie Isabel Barrero et al.,

– des chansons de Nicole Perron et Alice Pomerleau.

Les critiques ont été plutôt positives.

Un rire oublié – 1979

Mise en texte : Jeanne-Mance Delisle et Gilles Deschatelets

Mise en scène : Bertrand Gagnon

Production : Le Théâtre de Coppe

Interprétation : Richard Fortier, Bertrand Gagnon, Francine Labrie, Daniel Laurandeau, Rachel Lortie

À la demande du Ministère de l’Éducation, dans le cadre du Congrès provincial des agents de l’éducation, tenu à Rouyn en novembre 1979, la troupe du Théâtre de Coppe entreprend une création collective, qui aura comme thème principal l’éducation. Dans le but de démontrer l’injustice dont est victime l’enfant dans notre société d’adulte naît Un rire Oublié, pièce qui sera par la suite présentée en tournée régionale au printemps 1980. Demandée à nouveau par le Ministère de l’Éducation, afin d’inaugurer la semaine de l’éducation, en avril 1980, Un Rire Oublié suscitera là aussi beaucoup d’intérêt et se méritera un appui très sincère de plusieurs Comités de Parents. 

L’enfant est la promesse de demain ; il n’est pas consulté dans les décisions qui le concernent et qui l’influenceront sa vie entière.

L’enfant a des attentes simples ; on lui implique la vie.

L’enfant a des revendications d’enfant ; on le met en cage. 

Dans les corridors de l’école, l’enfant est le rire oublié.

La Mémoire d’Or – 1980

La Mémoire d’or, présentée à l’automne 1980 à Rouyn, Val-d’Or, Guyenne, Notre-Dame- du-Nord et La Sarre est une pièce de Renata Scant et Fernand Garnier, adaptée par Jeanne-Mance Delisle. Elle veut provoquer une réflexion sur la vie de certaines personnes âgées, sur leur solitude et leurs difficultés. Par cette production, les comédien·nes abordent un travail qu’iels n’ont encore jamais fait jusqu’ici, exprimant de façon évidente le désir d’extension du Théâtre de Coppe. À nouveau, la troupe entreprend une tournée régionale, mais inclut cette fois-ci à son itinéraire le Nord-Est Ontarien. 

Ricky et Léonne, quatre ans déjà – 1981

Texte : création collective du Théâtre de Coppe

Mise en scène : Bertrand Gagnon

Mise en texte : Jeanne-Mance Delisle

Production : Théâtre de Coppe

Lieu : Canadian Corps 

Interprétation : Alice Pomerleau (Léonne), Richard Fortier (Ricky)

Équipe de conception : JG Deslauriers (photo), PL Lamarche (graphisme)

Ce spectacle café-concert met en scène deux personnages : Ricky, un chanteur western sympathique, aux prises avec un problème de solitude, et Léonne, sa partenaire de scène qui, parallèlement, vit une grossesse presque dans l’abandon. Par sa distribution, ainsi que par la simplicité des décors, ce spectacle se veut accessible en tous lieux, permettant des représentations sur une échelle plus large et rejoignant une part plus importante de la population.

Maudit qu’chu colonne – 1982

Créée en seulement trois semaines et présentée à Saint-Jovite, la pièce Maudit qu’chu colonne a ravi les spectateur·rices autant que le critique Michel Saint-Onge : “Elle se dit colonne mais elle est splendeur”. 

Le suicide d’un jeune, l’assèchement des coeurs, la solitude en amour, la sensibilité à la nature et à la vie, le besoin d’être bien dans sa peau, la solitude d’un rang, le bonheur de vivre et la difficulté d’être sont présentés d’une façon originale, simple, sincère et quotidienne. Cette création a ravi les spectateurs et les critiques ont été assez élogieuses.

Propos recueillis – 1985 

Texte : Jeanne-Mance Delisle

Mise en scène : Réjean Roy

Production : Théâtre de Coppe

Lieu : Cabaret de la Dernière Chance

Interprétation : Daniel Laurendeau (Propos Nocturnes), Francine Labrie (Martha), Lucette Bouliane (L’Ivrognesse)

Spectacle mettant en scène trois textes de Jeanne-Mance Delisle : 

Propos Nocturnes : C’est l’histoire d’un bon gars, plein de bonne volonté, décontenancé par l’attitude de sa femme.

Martha : Jeune prostituée au cœur plein de tendresse, de rage et de passion, Martha observe et raconte la vie. Sa philosophie, riche de tous ses sentiments intimes et profonds, en fait un être aussi captivant qu’attachant. Cette femme reniée, méprisée, prétenduement sans pudeur, déclare faire preuve des sentiments les plus humains, dont l’humanité pourtant semble dépourvue.

“Chu pas peignée, j’ai pas d’perruque. Chu pas jouquée su’ des talons hauts mais j’ai l’coeur plein d’amour, pis j’veux r’trouver l’homme, le vrai, la femme, la vraie!”

L’ivrognesse : Une jeune femme naïve, comme endormie, s’aperçoit que son mari a une activité cachée. Elle se sert de cette découverte pour justifier son alcoolisme qui n’est en fait, qu’une recherche du plaisir. Dépassée, elle donne l’impression d’appartenir à une autre époque et cependant le personnage se révèle être étonnamment d’actualité.

Les Mémoires d’une fille facile – 1993

Auteur : Alice Pomerleau

Mise en scène : Antoine Tomé

Composition et direction musicale : Antoine Tomé 

Production : Les Zybrides

Lieu : Cabaret de la Dernière Chance

Interprétation : Alice Pomerleau

Spectacle de chansons, Les Mémoires d’une fille facile est un mélange d’émotions et de réflexions. Seule interprète sur scène, Alice Pomerleau s’amuse à dédramatiser la solitude des femmes. Le spectacle se veut l’histoire d’une femme de la même génération que l’interprète qui veut être ce qu’elle est. Avec des textes parfois forts, parfois plus légers, qui nous font réfléchir sur certaines de nos propres valeurs, Alice parle de la vie d’une femme facile, de son innocence à sa prise de conscience. De ses folles soirées avec des hommes, jusqu’au moment où elle s’affirme davantage. Finalement, ce spectacle est un alliage de tendresse et de peine, de rire et de pleurs.

Au delà des créations produites par la troupe et diffusées au public dans diverses salles, plusieurs pièces ont été créées sous la forme de “théâtres forum”. On peut citer : Lâche pas la patate (1988), Le couple (1988), Arrêt Stop (1989), Siège Vacant (1990), Un paquet de trouble (1990), La vie étudiante (1990), Laplante, Mongrain Inc. (1991), Derrière la porte (1991), Bibi, Bob et Bert (1992), Le vice et la procédure (1994), Je marche avec l’espoir (1995), Contact (1997), Le blues de la fourmi (1998). Aussi, à partir de 1997 débutent les ateliers d’Alice qui permettront aux jeunes de monter plusieurs pièces comme :  Dévadé de Réjean Ducharme (1997), Histoires de fenêtre (1998), Les danseurs de l’Aube (1999), Les impromptues d’Outremont (2000), Une job (2001), Les Petits Microbes d’Amour (2001), Atelier Z (2002) ou encore Nuit Blanche (2002) et bien d’autres.

Sources

BAnQ Rouyn-Noranda, P265, fonds de la troupe de théâtre “Les Zybrides”