1 – La téléprésence doit ajouter une couche de sens à l’oeuvre et doit être NÉCESSAIRE

Les outils de téléprésence, tels que la station SCENIC développée par la Société des Arts Technologiques de Montréal, se doivent d’apporter un sens au projet de création. Ceux-ci permettent d’amener une autre dimension aux œuvres. Les metteur.e.s en scène, auteur.e.s construisent leurs projets en fonction de cette technologie. Elle doit être une partie intrinsèque de l’œuvre. Elle apporte du sens, tout comme la vidéo, le son, la lumière et les autres techniques de scène.

2 – CHAQUE POINT DE VUE EST UNE OEUVRE COMPLÈTE

Prenons l’exemple de Bluff, une pièce de Théâtre en téléprésence qui se déroule dans trois salles au Québec. Les trois points de vue, les trois acteurs présents dans ces trois lieux sont indissociables les uns des autres. Chaque acteur, chaque lieu apporte une partie de l’histoire. Sans cette partie de l’histoire, la pièce de théâtre ne peut pas avoir lieu.

« Aucun lieu ne doit mourir au cours de l’expérience. Sinon, c’est Dieu d’un côté et les esclaves de l’autre. Ça doit être un équilibre. Compromis constant. » Julien Brun. »

3 – Que l’actrice.eur ait une relation privilégiée avec son public présent autant que son public distant

Les technologies de téléprésence sont effectivement des dispositifs qui prennent beaucoup de place, il ne faut donc pas négliger la relation avec le public. Il faut prendre le temps au début de la représentation de laisser le public s’approprier la situation et le dispositif. Il faut que celui-ci saisisse les éléments vidéo et audio de l’événement qui proviennent d’autres lieux et en temps réel. Par exemple, lors d’un essai scénique du projet Bluff au cours duquel un des artistes à Rouyn-Noranda interpelle directement le public de Montréal. À ce moment, le public se rappelle que l’événement se passe simultanément dans l’autre lieu. Lorsqu’on fait intervenir le public, il est important de répondre à son implication. Cet échange évite d’être unidirectionnel dans la relation et plonge le public au cœur du récit : il comprend que sa présence peut influencer le cours de la représentation.

4 – Avoir une bonne communication entre les acteurs

Un spectacle dans trois salles différentes implique que le metteur en scène ne peut pas se trouver dans toutes les salles et doit donc faire confiance à ses collaborateurs. Pour quand même avoir un retour sur ce qui se passe dans les autres salles, un moniteur avec une caméra plan large est installé dans les autres salles.

La téléprésence peut amener un sentiment de solitude. Afin de palier à cela, il est important après chaque fin de répétition de créer un tour de table dans chaque salle pour discuter de la journée.

5 – L’Interdépendance des lieux dramaturgiquement et visuellement.

En sachant que l’intérêt des publics est stimulé lorsque chaque lieu connecté a une fonction précise et nécessaire dans la performance, il faut créer une interdépendance entre les éléments scéniques des différents lieux. Pour cela, chaque salle doit être en interaction active en tout temps.